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Cercle Historique d'Auxi-le-Château et de ses environs, une base de données pour écrire soi-même l'Histoire locale.

Le Comité de Surveillance à Auxi au temps de la Révolution

2 Mai 2022, 17:14pm

Publié par Cercle Historique d'Auxi le château

C'est le 21 mars 1793 que la Convention Nationale établit par décret les Comités de Surveillance communaux. Dans sa délibération du 14 brumaire an II (4 novembre 1793), en application de l'injonction qui lui a été faite par les représentants du peuple (députés) près de l'armée du Nord (Merlin, Evrard, Calliot), le Conseil Général du district révolutionnaire de La Montagne sur mer (nouveau nom de Montreuil sur mer) nomme Lecat-Machy, ancien maire d'Auxi et administrateur, pour "de concert avec la municipalité du bourg d'Auxi la Réunion y installer et mettre en activité, sous la présidence du citoyen Pierre Champion (ancien procureur de la commune) un Comité de Sûreté Générale".

 

La tâche la plus urgente de ce Comité est de mettre en application la grande loi répressive du 17 septembre 1793 qui définit les suspects c'est à dire ceux qui par "leur conduite, leurs relations, leurs propos ou leurs écrits se sont montrés partisans de la tyrannie, du fédéralisme et des ennemis de la Liberté, ceux à qui il a été refusé un certificat de civisme, les fonctionnaires publics suspendus ou destitués, les ci-devants nobles qui n'ont pas manifesté constamment leur attachement à la Révolution".

 

Ce Comité de Survillance comprend 10 membres; Jacques Louis Petit en est bientôt le président, Pierre Champion le secrétaire; on y trouve également Jean-François Barbier, Ferdinand Quillet, Henri Voisin. La moyenne d'âge de ses membres est de 47 ans. Le doyen d'âge, Mathieu Willeretz a 78 ans.

 

Constitué assez tardivement, le Comité de Surveillance auxilois ne subit pas "d'épuration" comme celui de Montreuil, par exemple. Gardien de la pureté révolutionnaire, il entre souvent en conflit avec la municipalité et la Société populaire. Il est responsable d'un certain nombre d'arrestations qui dureront de quelques jours à quelques mois (Jean-François Blondel, Martial Flécheux, Sulpice Duboille et quelques autres).

 

Après la chute de Robespierre, le 9 thermidor an II (27 juillet 1794), il doit probablement être attaqué par les autres instances de la commune (dans les archives, il n'y a plus les registres de délibération du Comité et nous en sommes parfois réduits à des hypothèses). Le 22 thermidor an II (8 août 1794), Henri Voisin est écarté parce qu'il exerce déjà une autre responsabilité.

 

Entre l'été 1794 et l'hiver 1794-1795, les détenus auxilois sont libérés non sans quelques discussions violentes en Comité de Surveillance et Conseil Général, au sujet de Flécheux, par exemple le 14 fructidor an II (31 août 1794). Le 22 fructidor an II (8 septembre 1794), la Société Populaire évoque la triste condition des détenus et dénonce le "despotisme" du Comité de Surveillance qui est destitué. Il aura duré 10 mois.                                       

Régis Renoncourt     

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