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Cercle Historique d'Auxi-le-Château et de ses environs, une base de données pour écrire soi-même l'Histoire locale.

présidentielles et législatives.

23 Mai 2022, 14:11pm

Publié par Cercle Historique d'Auxi le château et de ses environs

En France, l'élection présidentielle est souvent présentée, à juste titre sans doute, comme "l'élection reine", celle qui détermine la politique du pays. Ceci, encore plus depuis le début des années 2000 avec ce que l'on a appelé "l'inversion du calendrier": les élections législatives suivent l'élection présidentielle de quelques semaines et la durée des mandats du Président de la République et du député est la même soit 5 ans.

Depuis, la "cohabitation" semble devenue impossible car le député paraît largement dépendant du résultat de la présidentielle. Appartenir au parti du Président est un atout primordial dans la course au mandat de député. Inversement, le "monarque présidentiel" comme on l'appelle parfois est presque sûr de pouvoir compter sur une majorité qui lui est favorable.

Prenons le cas de la 1ère circonscription du Pas-de-Calais. Elle a été créée en 1986 et remodelée en 2009. Elle est très vaste, compte 11 cantons (dont celui d'Auxi) pour une population d'un peu plus de 100 000 habitants. Surtout rurale, elle peut être considérée comme plutôt favorable à la droite classique.

Dans sa configuration actuelle, elle a connu deux élections législatives: celles de 2012 et de 2017. Contrairement à une idée qui a parfois cours, l'appétence pour les fonctions politiques ne diminue pas: en 2012, il y a 9 candidats et 14 candidats en 2017.

Parmi les principaux candidats susceptibles de l'emporter, trois sont les mêmes au cours des deux élections: le candidat du PS, le candidat de la droite classique (UMP en 2012, LR en 2017), le candidat centriste du MODEM.

Quant au Front National, il a changé de candidat mais on sait que le vote pour ce parti est assez peu personnalisé.

En 2012,les législatives suivent l'élection présidentielle où le candidat du PS (Hollande) a été élu au 2ème tour face au candidat de la droite classique (Sarkozy). Au premier tour, le candidat du PS arrive en tête, suivi du candidat de la droite classique, le candidat du MODEM étant en 5ème position avec moins de 5% des voix. Je rappelle que nous retrouverons ces trois candidats 5 ans plus tard. Le candidat du FN est en 3ème position. Au 2ème tour, le candidat du PS l'emporte sur son concurrent de l'UMP avec un peu plus de 52% des voix. C'est presque un décalque du score Hollande-Sarkozy du 2ème tour de la présidentielle.

En 2017, fort de son bilan, le député sortant PS se représente et n'arrive pourtant qu'en 4ème position. Il est vrai que le candidat PS à la présidentielle a obtenu moins de 10% des voix. Par contre, le candidat du MODEM qui appartient à la coalition qui a soutenu le nouveau président Emmanuel Macron arrive en tête au premier tour et l'emporte au 2ème tour. Le candidat de la droite classique arrive, au premier tour en 3ème position tout comme son "champion" de la présidentielle (Fillon) et ne figure pas au 2ème tour puisque la 2ème place revient cette fois au candidat FN qui se place donc dans la même position que sa "championne" de la présidentielle (Marine Le Pen) et qui sera, comme elle, défait au 2ème tour. Si on écarte le fait que le député sortant ait pu démériter au point d'être relégué en 4ème position (passant de 37% à 15% des voix); si on écarte également le fait que le candidat du MODEM ait pu, en 5 ans, se "bonifier" au point de passer de la 5ème à la première position (passant de 4% à 28% des voix) et l'emporter au 2ème tour, il faut bien admettre que le fait d'appartenir ou non au parti présidentiel est un atout décisif. Il y a sans doute des exceptions (le plus souvent ce sont des circonscriptions où un parti est profondément "enraciné") mais il semblerait que ce qu'on appelait jadis "l'équation personnelle" du candidat joue aujourd'hui un rôle beaucoup moins important. Si on élargit au département du Pas-de-Calais, on constate que même "l'enracinement" ancien ne met pas à l'abri de déboires électoraux. En 2012, le PS et ses alliés détenaient 11 des 12 circonscriptions. En 2017, le PS n'en détenait plus aucune. Pourtant, les socialistes avaient toujours eu des députés dans notre département depuis...1889!

Affaire à suivre évidemment pour les élections qui s'annoncent. 

Régis Renoncourt.

Je publie aussi des vidéos sur you tube; c'est simple pour y accéder: taper "régis renoncourt".

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